
Le livre : Les Infâmes de Jax Miller. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marie-Claire Clévy. Paru le 2 septembre 2015 chez Ombres Noires. (347 p.) ; 21€.
Mot de l’éditeur :
Freedom Olivier, alcoolique et suicidaire, a passé dix-huit ans à se cacher dans une petite ville de l’Oregon, sous protection du FBI. Hantée par son passé douloureux et la mort brutale de son mari, elle souffre d’avoir abandonné ses deux enfants pour échapper à la vengeance de son beau-frère. En apprenant la disparition de sa fille Rebekah, élevée par un pasteur aux croyances radicales, elle part avec l’énergie du désespoir pour le Kentucky. Après tant d’années à se cacher, quitter l’anonymat c’est laisser à son bourreau l’occasion de la retrouver. Et de se venger. Entre les paumés magnifiques, les flics indélicats, les dégénérés de sa belle-famille et de dangereux fanatiques religieux, son périple tourne à l’odyssée.
L’auteur : Anne O’Donnel, écrivant sous le pseudonyme de Jax Miller, cette jeune femme d’à peine 30 ans réside à Meath en Irlande. Anne O’Donnel est née à New York, où elle a grandi tout comme ses ancêtres irlandais émigrés depuis le début du XVIIIe siècle aux États-Unis. Sous son véritable patronyme, elle figurait en 2013 dans la shortlist de la Crime Writer Association, courant pour le prix Debut Dagger destiné aux écrivains en herbe non publiés. Les infâmes est son premier roman. Traduit dans plus de dix langues, il a été acheté aux États-Unis par Harper Collins en moins d’une semaine! Il est paru Outre-Atlantique et en Angleterre en juin 2015.
Extrait :
« Je m’appelle Freedom, et j’ai du sable dans les veines. C’est comme ça que je me sens dans mes phases de surexcitation, quand j’ai la tête qui tourne et que je n’arrive pas à l’arrêter. Il faut s’attendre à des effets secondaires quand on essaie de suivre le mouvement de la Terre qui tournoie sur son axe, un point c’est tout. Les docteurs me prennent pour une malade mentale. Moi, je dis que je suis excentrique. Y a pas de mal à ça. Et je n’ai pas besoin de prendre ces médocs à la con. Je les garde. Je me dirige vers le dernier placard à gauche de ma cuisine, attrape ma tire-lire à suicide.
« Quasiment remplie. » J’avale ma salive, me mords la lèvre jusqu’à sentir le goût de la ferraille. « Encore un ou deux jours, peut-être. » Je revisse le bouchon du vieux bocal à mayo et le range dans sa cachette, entre les boîtes de petits pois et de thon.
Je me force à me rasseoir. J’ai encore trop la gueule de bois d’hier pour me remettre à boire, alors à la place, j’écoute Over the Rainbow de Judy Garland. Cette chanson me donne la chair de poule, me retourne l’estomac. C’était la préférée de mon fils. Je l’écoute en boucle, jusqu’à ce que je me sente au bord du suicide. Quand je serai dans le bon état d’esprit, prête à attraper un couteau de cuisine émoussé pour m’ouvrir les veines du poignet, j’appellerai Cal pour me distraire. Il a l’habitude. »
Le post-it de Ge
Les Infâmes de Jax Miller

« Je m’appelle Freedom Oliver et j’ai tué ma fille. C’est surréaliste, et je ne sais pas ce qui me fait le plus l’effet d’un rêve : sa mort ou son existence. Je suis coupable des deux. » Voilà comment commence le premier roman de Jax Miller. On peut dire que le ton est donnée. Et on va suivre tout au long de cette histoire, le périple de Freedom Oliver à travers l’Amérique profonde.
Freedom est serveuse au Whammy Bar à Painter dans l’Orégon. Dans ce bled paumé, elle côtoie toute sorte de drôles de gus ; drôle n’est peut-être pas le mot approprié. Bref elle végète là depuis 18 ans, depuis qu’elle est sous la protection du FBI. Elle traîne là son passé et les blessures de celui-ci. Entourée de bikers et des bouseux, elle se met souvent minable. Tout le monde le sais, Freedom, boit, elle est alcoolique. Elle est même limite, un brin fada et suicidaire. Mais ce que personne ne sais c’est qui est réellement Freedom. D’ailleurs est-elle vraiment Freedom. Seul peut-être l’agent Mattley qui veille sur elle l’a percée à jour et connait ses fêlures, ses blessures, sa douleur. Les douleurs de son ancienne vie.
Et justement c’est son ancienne vie qui va la rattraper, lorsque son instinct de mère, qu’elle tait par obligation, va devoir prendre le dessus afin de retrouver sa fille Rebekah qui a disparue. Une fille, des enfants qu’elle a dû abandonner et confier à une famille de prêcheurs pour échapper à la vengeance de son beau-frère et de sa belle famille. Et aussi Freedom va-t-elle quitter son anonymat pour partir à sa recherche de Rebekah.
En lisant le livre, je pensais : « C’est pas possible, Jax Miller a dû traverser pas mal de galères, prendre de sacrés coups pour aussi bien décrire la déchéance de cette femme. ». Et puis quand j’ai eu fini ce titre, j’ai lu une interview sur le site de son éditeur et j’ai compris. J’ai compris comment nous nous retrouvons pris en otage dés le début de ce livre. Comment on va suivre en apnée le road movie d’une femme anéantie. J’ai compris lorsque j’ai lu ces quelques mots : « Ce que nous avons en commun, Freedom et moi, c’est que nous recherchons constamment la lumière, mais les ténèbres semblent toujours ramper vers nous. Il y a une bataille constante chez Freedom dans laquelle elle essaie (et échoue souvent) de conjurer l’obscurité. Elle a beaucoup de démons derrière elle, et c’est probablement notre cas à tous. Il faut les combattre et faire des choix conscients pour vivre mieux. En faisant cela, nous découvrons nos forces. »
Alors oui, j’ai adoré ce livre. Et moi qui ai besoin de visualisé une histoire pour totalement m’y plonger, j’ai été ravie par l’écriture très cinématographique de l’auteur.
Je suis partie à la rencontre de ces personnages, tous plus fêlés les uns que les autres. Des stupides, des violents, des pervers, des dégénérés De vrais brutes, bêtes et méchantes et même parfois avides voire cupides. Cotoyer des gangs de motards, des cul-terreurs incultes, des fanatiques religieux…des White trash, des individus obscènes, malsains et terrifiants. Découvrir le Kentucky comme aucun guide touristique ne nous le montre. L’Amérique profonde comme on n’ose pas l’imaginer.
Mais là où, une fois de plus Jax Miller est doué c’est que de ces ténèbres elle sait faire éclater la lumière. Et tout au long de ce récits, noirceur et éclaircie vont jalonner le destin de notre héroïne en quête de rédemption.
Une histoire magnifique d’humanité finalement.
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Je suis very very tentée miammmm
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Ah ma Foumette, comme je te comprends, si on inversait les rôles, alors je foncerais pour le trouver et le lire dans l’instant 😉
voilà, mis bon, moi je l’ai déjà lu 😉 🙂
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Voilà, j’ai rédigé mon commentaire sur le blog 813. http://www.blog813.com/2015/09/le-coup-de-du-facteur-un-magnifique-portrait-de-femme.html
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Merci sieur Boris pour le lien.
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Il est déjà dans ma pal et bientôt au programme 🙂
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Oh génial, et je suis super curieuse de découvrir ton avis. Trop hâte de lire tes mots sur ce titre 😀
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Chronique qui nous force à vouloir ce roman de toute urgence! Bravo.
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Merci Dominique, mais je n’ai aucune action dans cette maison d’édition 😉
Mais j’insiste, ce roman est à découvrir 🙂
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Comme David ! Un second avis qui pique ma curiosité ! Merci miss
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J’espère bien petit padawan…
Un putain de beau portrait de femme, à ne pas louper 😉 🙂
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Bon, faut que je le lise au plus vite !!!
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Ben, OUIiiiiiiiiiii
Mais là je trouve que tu vas déjà pas mal, non ?
Avec tous tes challenges 🙂 😉
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Il rentre en plein dans deux challenges dont celui américain de septembre !! yes !
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Yeap, d’une pierre deux coups 😉
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J’en ai encore un autre qui entre dans le challenge anglais ET américain !!
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Tu cumules, toi dis moi ?
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J’aime les cumuls… les politiciens le font bien ;-))
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Ils ont plus le droit en France !!!
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Les grands de ce monde ont TOUS les droits… et ils ne s’en privent et on se fait baiser par tous les trous !!
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Ben merde alors ; mdr 😉
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Nous le savions, non ?? 😀
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oh que oui, mais je reste une grande optimiste
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Moi aussi, mais ces derniers temps, l’humain me désespère ! 😦
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Je crois que e vais pas pouvoir résister longtemps!!!!!Il me le faut ce livre de toute urgence!!!!!
Ta chronique donne vraiment envie de lire ce livre!!!!;)
Merci de ce partage!
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Ne résiste pas, c’est le roman noir du moment. Il se lit comme un thriller psychologique.
Merci à toi miss Stelphique de suivre mes lectures 🙂
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Je m’y mets très bientôt!!!Encore 2/3 lectures et je l’attaque!!!!
Il n’y a que du plaisir à te suivre d’ailleurs 😉
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Si je suis étonné de te voir si touché par ce portrait de femme fragile et forte à la fois ? Pas une seconde 😉
Ce livre est noir et lumineux, merci de le mettre si bien en avant
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Yvan, je peux mettre en lien ton interview, m’y autorises tu ?
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bien évidemment ! tu n’as pas besoin de me demander !
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Alors je fais ça 🙂 😀
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Après celle d’Yvan, voilà une deuxième chronique qui me met l’eau à la bouche. Merci Genevieve 🙂
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Tu peux y aller les yeux fermé mon David. C’est vraiment de la bombe !
Pense juste à les réouvrir lors de la lecture 😉
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Je n’y manquerai pas 😉
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J’avais presque pas de doute, c’est dingue non 😉
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Hé hé
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Toi non plus à ce que je vois ? 😉
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