Le livre : Enfants des rues de Chang Ta-ch’un. Paru en 6 janvier 2010 aux éditions Acte Sud. Prix : 19,30 € ; (192 pages) ; 12×22 cm. Roman traduit du chinois (Taiwan) par Mathilde Chou et Danielle Chou.
4ème de couverture :
Un collégien en rupture de ban, perdu dans les rues de Taipei après s’être enfui de chez lui, se retrouve mêlé à une sordide histoire de machines à sous impliquant une bande d’adolescents marginaux : des paumés cassés par la vie, à l’image des épaves automobiles où ils ont élu domicile, et qui puisent quelques misérables consolations dans la conscience de leur déchéance commune. Grâce à une construction ingénieuse épousant étroitement le champ de vision du jeune héros, le lecteur découvre au même rythme que lui les liens qui unissent entre eux les divers protagonistes, et leur passé de galère. Leurs aventures chaotiques culmineront en une équipée sanglante.
Ce livre d’une cocasserie souvent irrésistible, écrit dans la veine du fameux Attrape-cœurs de Salinger, est pourtant empreint d’une profonde désespérance. L’errance tragicomique de cet adolescent, petit prince sans royaume, témoigne des failles de toute une société : familles indifférentes ou déstructurées, système scolaire inadapté, guerre des gangs, corruption et violence politique.
Un conte débridé qui est aussi une illustration brillante du talent polémique de Chang Ta-ch’un, observateur sans concession du Taiwan d’aujourd’hui.
L’auteur : Chang Ta-ch’un ( Zhang, Da chun) est né en 1957, à Taipei (Taiwan), dans une famille venue du continent et originaire de Shandong. Il a enseigné au département de chinois de l’université Furen, dont lui-même est diplômé. Concepteur et animateur d’émissions littéraires pour la télévision, il dirige actuellement un programme d’actualité sur la chaîne News8. Il est l’auteur de romans, de nouvelles et d’essais, et plusieurs de ses œuvres ont été primées. Déjà traduit en français : La Stèle du général (Philippe Picquier ; réed. 2004).
Extrait :
« Mais je ne voudrais pas généraliser. J’admets volontiers que le passé a une importance capitale. Avant, quand j‘étais mis en tête de sortir avec fille, je voulais tout connaitre de son passé. Dans quelle école elle avait été, quelles bandes dessinées elle lisait, quels animaux elle avait eus… j’avais voulu aussi me confier à elle. Hélas, je lui ai finalement peu parlé et j’ai oublié ce qu’elle m’a raconté. Depuis sa mort incompréhensible, je ne me souviens pas d’avoir rencontré une seule personne qui m’ait donné envie de connaitre sa vie ou de lui faire des confidences. J’ai enveloppé ses lettres, mon cahier de textes, les restes du pain fourré dans les coupures de presse, et j’ai tout jeté à la poubelle. Pour moi, voilà ce que voulait dire « la nostalgie n’est plus ce qu’elle était ». »
Les émotions de lecture de Cécile
Enfants des rues de Chang Ta-ch’un
Netflix, une nouvelle fois, m’a invitée au voyage. Cette fois-ci à Taïwan, avec deux films Dear ex et A sun, deux fictions qui marquent ! Je vous en ai d’ailleurs parlé dans la dernière saison de Mes folies coréennes, japonaises et taïwanaises sur le blog.
La littérature n’étant jamais loin pour moi… Enfants des rues de Chang Ta-chun a été ma première lecture taïwanaise. Un conte noir, très noir, un roman initiatique d’enfants perdus dans la violence et la moiteur de l’ile. On est loin très loin d’une fable à la Peter Pan. Il y a du sang sur les baskets de ces jeunes dont les vies ne tiennent qu’au fil des ambitions des gangs de la ville.
Et une citation qui dit tout :
« En conclusion, ce que tu as envie de raconter, les gens n’ont pas forcément envie de l’entendre. Et même s’ils t’écoutent, pas sûr qu’ils retiendront le message que tu avais envie de leur faire passer. ».
Une très jolie découverte ! Je remercierai presque le grand pourvoyeur de mes drogues en séries d’ajouter une destination à mes lectures et à ma wishlist de voyages !
Si vous avez des suggestions pour poursuivre mon exploration taïwanaise, je suis preneuse ?!
Tags : Zhang, Da chun, Taïwan, Actes Sud, littérature, jeunesse, errance , adolescents , déchéance, taïwan , fugue , société , analyse , Rues , commune de paris, travail social, adolescence, chine, littérature chinoise, 20ème siècle, littérature taïwanaise
Oui, en effet, les gens n’écoutent que ce qui les intéresse ou ce qui les conforte dans leur « foi » (quelle qu’elle soit). Je note le titre.
J'aimeAimé par 2 personnes
[…] Enfants des rues de Chang Ta-ch’un — Collectif polar : chronique de nuit […]
J'aimeAimé par 1 personne
A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
J'aimeAimé par 2 personnes
Merci 😊
J'aimeAimé par 1 personne
merci
J'aimeJ'aime